Bulletin fourrager N°9

N°9 - 09 avril 2024

Une herbe très poussante

Afin de mieux gérer vos prairies, vous pouvez vous appuyer sur les données des cumuls des températures. Ces préconisations se révèleront d’autant plus efficaces si vous avez pratiqué un bon pâturage d’automne.

Repères d’interventions :

Base 0°C au 1er janvier : fertilisation
Entre 200°C-250°C	Apports azotés prairie temporaire
Base 0°C-18°C au 1er février : Pâturage
Entre 250°C et 300°C	Mise à l’herbe Apports azotés prairie permanente
À 500°C	Fin de déprimage
À 700°C	Ensilage

Tableau 1. Correspondance entre les sommes de températures et les stades de pousse des différentes prairies en lien avec leur exploitation.

	Stade de la prairie	Départ végétation	épi à 5 cm du sol	Début épiaison	Pleine épiaison	floraison
	Pratique de pâturage à l'optimum	mise à l'herbe	stade fin déprimage	Ensilage enrubannage	Foin précoce	Foin tardif
Types de prairies	Prairie temporaire fertile et précoce (ray-grass)	250° jour	500° jour	750°jour	1000°jour	1200°jour
	Prairie naturelle permanente fertile (dactyle, fétuque élevée, pâturin, flouve odorante)	300° jour	500° jour	900°jour	1100°jour	1300°jour
	Prairie naturelle permanente de fertilité moyenne (fétuque rouge, fléole)	400° jour	750° jour	1000°jour	1100°jour	1600°jour
	Prairie naturelle permanente peu fertile	500° jour	1000° jour	/	/	/

Tableau 2. Les cumuls des températures en Haute-Garonne au 09/04/2024

Stations météorologiques	Cumul des températures moyennes journalières base 0°C-18°C depuis le 01/02/2024 09/04/2024	Cumul des températures moyennes journalières base 0°C-18°C depuis le 01/02/2023 09/04/2023	Pluviométrie depuis le 01/ 01/2024 en mm	Pluviométrie depuis le 01/ 01/2023 en mm
Bagnères de Luchon 618 m	652°C	539°C	231	130
Clarac 395 m	652°C	556°C	166	175
Cazères (Palaminy) 245 m	678°C	573°C	179	127
Toulouse (Blagnac) 152 m	746°C	652°C	147	127
Saint-Félix Lauragais 330 m	688°C	625°C	124	120
Muret / Lherm 187 m à 240 m	703°C	597°C	173	145

On mesure une croissance de l’herbe à 20 kg de MS/j/ha.

Tableau 3. Synthèse des sommes de températures en fonction du type de prairies et de l’altitude

Types de prairies / Altitudes	< 300 mètres	300 m à 600 mètres	>600 mètres
Prairie temporaire fertile et précoce	Pâturage Ensilage/enrubannage	Pâturage
Prairie naturelle permanente de fertilité moyenne	Pâturage		Déprimage/pâturage
Prairie naturelle permanente peu fertile	Pâturage		Déprimage/pâturage

*Pâture : pâturage des parcelles destinées uniquement à la pâture.

*Déprimage : pâturage des prairies de fauche.

Zones < 300 mètres : Muret/Lherm, Cazères et autour de Toulouse

L’ensemble des prairies sont pâturables sous réserve d’une portance suffisante. Les fauches ont commencé depuis la semaine dernière, on est sur l’optimum qualité par rapport aux sommes de températures.

Zones de 300 mètres à 600 mètres : Saint-Félix Lauragais, Clarac, Boulogne-sur-Gesse

Zones > à 600 mètres : Bagnères de Luchon

Le cumul de neige et le froid retardent la pousse de l’herbe. Selon la méthode des sommes de températures, il est possible de pâturer l’ensemble des prairies et de continuer le déprimage des prairies permanentes moyennement et peu fertiles. Veillez tout de même à une portance et un développement végétatif suffisant.

Remarques :

Fin du Déprimage :

Les 500°C ont été dépassé et on se rapproche des 750°C, si vous pâturez les prairies temporaires fertiles et précoces, on ne parle plus de déprimage mais d’étêtage. Cette pratique pénalisera les rendements en fauche sur la coupe à venir.

Semis des prairies :

Pour maximiser ses chances à l’implantation de la prairie, nous conseillons un semis entre le 15 mars et le 15 avril pour s’affranchir au maximum des conditions limitantes (sécheresse et eau).

Rénover ses prairies par le sur-semis :

À la sortie de l’hiver, vous avez pu constater que certaines parcelles étaient peu couvertes par la végétation. Se pose alors la question de quelle méthode de rénovation choisir pour améliorer ses prairies permanentes ou temporaires.

Le sur-semis est adapté sur des prairies moyennement dégradées c’est-à-dire avec 15 à 30% de sol nu et avec moins de 40% d’espèces désirées. Son objectif est de regarnir une prairie dégradée en réimplantant des espèces fourragères sans retourner la prairie donc sans perdre de production.

La difficulté réside dans l’implantation car la prairie déjà installée va venir concurrencer le semis, d’autant plus au printemps avec la reprise en végétation. Pour favoriser les conditions d’implantation, il faut intervenir sur une végétation rase (après passage d’animaux ou broyage) et ouvrir le couvert avec un passage d’une herse de prairie par exemple. Le choix des espèces fourragères est aussi déterminant, on privilégiera des espèces à implantation rapide et ayant une bonne couverture du sol. Outre ces quelques différences, l’itinéraire technique est le même que pour l’implantation des autres prairies pour le semis (ne pas diminuer la dose de semis, semer à dose pleine), et bien rappuyer en suivant. Post-semis, il faudra veiller à maintenir la végétation rase pour favoriser l’accès à la lumière des jeunes plantules.

L'herbe vous dépasse ?

En pleine pousse, on vous conseille un temps de retour de 21 jours sur les parcelles. Si vous vous faites dépasser par l’herbe, débrayez certaines parcelles. C’est-à-dire que vous ne les pâturées pas mais les réservées pour une fauche, vous pâturerez les parcelles suivantes.

Si vous ne les sortez pas du circuit du pâturage, vous allez pâturer de l’herbe avec un stade trop avancé et donc avec une valeur alimentaire très faible ce qui pénalisera votre production (lait/viande/croissance).

Repères au pâturage :

2 indicateurs indissociables :

Hauteur de bottes

Source : Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire – Suivi éditorial : Cypango – Conception : www.sylvainjarry.fr – Édition : novembre 2012

15 cm -> réserver pour la fauche

10 cm -> faites entrer vos animaux dans la parcelle

5 cm -> Il faut sortir de la parcelle