N°7 - 28 Mars 2024

De la pluie et des sols peu portants...

Afin de mieux gérer vos prairies, vous pouvez vous appuyer sur les données des cumuls des températures.

Ces préconisations se révèleront d’autant plus efficaces si vous avez pratiqué un bon pâturage d’automne.

Repères d’interventions :

Base 0°C au 1^er janvier : fertilisation

Entre 200°C-250°C                            -->  Apports azotés prairie temporaire

Base 0°C-18°C au 1er février : Pâturage

Entre 250°C et 300°C                        -->  Mise à l’herbe

                                                           -->  Apports azotés prairie permanente

À 500°C                                             -->  Fin de déprimage

À 700°C                                             -->  Ensilage

Tableau 1. Correspondance entre les sommes de températures et les stades de pousse des différentes prairies en lien avec leur exploitation

Une forte croissance de l’herbe : 53kg de MS/j/ha pour les ray-grass; 30kg de MS/j/ha en sol limon argileux pour les parcelles exposées au nord et 170kg de MS/j/ha pour celles exposées sud.

*Pâture : pâturage des parcelles destinées uniquement à la pâture

*Déprimage : pâturage des prairies de fauche.

Zones < 300 mètres : Muret/Lherm, Cazères et autour de Toulouse

C’est la fin du déprimage des prairies temporaires fertiles et des prairies précoces. Vous pouvez continuer à faire pâturer ces prairies mais si vous souhaitez récolter une coupe en fauche, les rendements seront pénalisés. L’ensemble des prairies sont pâturables. Assurez-vous que la portance de vos sols soit suffisante. Favoriser les animaux légers, limiter le temps de présence sur chaque paddock et prioriser les plus portants.

Certains RGI sont au stade montaison voir épié, il est possible d’ensiler.

Zones de 300 mètres à 600 mètres : Saint-Félix Lauragais, Clarac, Boulogne-sur-Gesse

C’est la fin du déprimage des prairies temporaires fertiles et des prairies précoces. Vous pouvez continuer à faire pâturer ces prairies mais si vous souhaitez récolter une coupe en fauche, les rendements seront pénalisés. L’ensemble des prairies sont pâturables. Assurez-vous que la portance de vos sols soit suffisante. Favoriser les animaux légers, limiter le temps de présence sur chaque paddock et prioriser les plus portants.

Certains RGI sont au stade montaison voir épié, il est possible d’ensiler.

Zones > à 600 mètres : Bagnères de Luchon

Le cumul de neige et le froid retardent la pousse de l’herbe. La neige sur les prairies permanentes en altitude fera un bon apport d’azote qu’il faudra peut-être compléter lorsque les conditions seront réunies.

Remarques :

Fin du Déprimage :

Les 500°C ont été dépassé, si vous pâturez ces prairies, on ne parle plus de déprimage mais d’étêtage. Cette pratique pénalisera les rendements en fauche sur la coupe à venir.

Rénover ses prairies par le sur-semis :

À la sortie de l’hiver, vous avez pu constater que certaines parcelles étaient peu couvertes par la végétation. Se pose alors la question de quelle méthode de rénovation choisir pour améliorer ces prairies permanentes ou temporaires.

Le sur-semis est adapté sur des prairies moyennement dégradées c’est-à-dire avec 15 à 30% de sol nu et avec moins de 40% d’espèces désirées. Son objectif est de regarnir une prairie dégradée en réimplantant des espèces fourragères sans retourner la prairie donc sans perdre de production.

La difficulté réside dans l’implantation car la prairie déjà installée va venir concurrencer le semis, d’autant plus au printemps avec la reprise en végétation. Pour favoriser les conditions d’implantation, il faut intervenir sur une végétation rase (après passage d’animaux ou broyage) et ouvrir le couvert avec un passage d’une herse de prairie par exemple. Le choix des espèces fourragère est aussi déterminant, on privilégiera des espèces à implantation rapide et ayant une bonne couverture du sol. Outre ces quelques différences, l’itinéraire technique est le même que pour l’implantation des autres prairies pour le semis (ne pas diminuer la dose de semis, semer à dose pleine), et bien rappuyer en suivant. Post-semis, il faudra veiller à maintenir la végétation rase pour favoriser l’accès à la lumière des jeunes plantules.

Semis des prairies :

Pour maximiser ses chances à l’implantation de la prairie, on conseille un semis entre le 15 mars et le 15 avril pour s’affranchir au maximum des conditions limitantes (sécheresse et eau). Cette année, rare sont ceux qui ont déjà pu semer.

Ensiler :

Certains ray-grass italien ou autres espèces très précoces sont en avance. Vu la météo, il n’est pas possible d’intervenir, il faut attendre et donc se contenter d’une qualité moyenne. Deux solutions s’offrent à vous :

• Faucher dès que les conditions le permettront à nouveau et faire ensuite une 2ème fauche. La conséquence est qu’il y aura moins de rendement et l’ensemble permettra d’avoir un peu de qualité.
• Attendre les 700°C jour pour ensiler et obtenir une qualité moyenne mais avec du rendement.

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