Jusqu’à 10 mm d’augmentation de Réservoir Utile (RU) en semis direct.
Le premier facteur de variabilité du RU du sol est le site, donc le type de sol. Cependant, les sols conduits en ACS stockent plus d’eau, essentiellement dans les horizons superficiels - et donc indépendamment de la profondeur d’enracinement -, dans des proportions qui demeurent toutefois modérées. Il n’y a pas de différence significative dans l’un des sites conduit en strip-till, 5 % à 10 % en sols limoneux (6 à 10 mm en terres noires du Béarn) et jusqu’à 24 % (5 mm) en argilo-calcaire. Pour chaque site, le réservoir utile a été déterminé par établissement des courbes de rétention en eau à partir d’échantillons prélevés à plusieurs profondeurs.
Un enracinement plus profond et généralement plus dense en ACS.
Les profondeurs maximales et la densité d’enracinement du maïs ont été relevées de 2017 à 2019 sur trois sites. La dynamique de prospection racinaire n’est pas la même. Quel que soit le site, les systèmes en ACS sont plus performants. L’ACS permet donc a priori l’accès à un RU de plus grande taille au sens spatial du terme.
Une meilleure circulation de l’eau en ACS.
Le labour permet d'atteindre des vitesses de conductivité hydraulique à saturation (=Ks, mesurée en mm/heure avec des infiltromètres à disque) beaucoup plus faibles qu'en ACS. Autrement dit, l’eau circule plus vite en ACS, qu’il s’agisse d’infiltration ou de ressuyage.
La circulation favorisée par une porosité plus stable et fonctionnelle.
Au cours d’un cycle cultural, on observe en labour une valeur maximale de Ks après travail du sol qui finit par s’effondrer en fin de cycle. En ACS, cette valeur reste relativement stable au cours du temps. Parallèlement, au sein d’un site, la masse volumique apparente (communément appelée densité apparente) est stable à l’échelle d’un cycle végétatif en ACS alors qu’en labour elle augmente, ce qui traduit son instabilité. Cela s’explique en labour par le fait que l’action mécanique va créer temporairement une structure plus « aérée » après le semis qui va finir par s’estomper sous l’effet des passages d’engins, de la pluie, de l’entraînement des particules en profondeur, etc.
Ainsi, un sol conduit en ACS, pas ou peu perturbé, conserve un réseau stable de micro- et mésoporosités fonctionnelles, qui infiltre ou ressuie plus d’eau, cela plus vite qu’un sol conduit en labour. Schématiquement, les « fins tuyaux » restent en bon état tout au long de la campagne en ACS, alors que les « grands tuyaux » créés par le labour s’effondrent. Ce que montre l’évolution de la masse volumique en labour et sa stabilité en ACS.
Conséquence du changement climatique, les cycles de l’eau à la parcelle se traduisent de plus en plus fréquemment soit par des périodes d’excès, soit par des périodes de déficits forts. L’ACS pourrait donc être une partie de la réponse à cette problématique.
Sources: Arvalis - Institut du végétal.