Remarque :
Gérer la sortie des animaux :
- Pour la sortie des animaux, il faut prendre en compte la transition alimentaire des animaux sur 21 jours pour ne pas bousculer le rumen.
Le retour à l’herbe doit être progressif (2h par jour puis augmenter à 4h, à 8h et enfin sur 24h).
- Si les animaux entrent et sortent tous les jours : le matin, avant de partir, et le soir ils doivent recevoir du foin à l’auge.
S’ils sont dehors avec l’accès à une parcelle parking : ils doivent avoir en permanence du foin à disposition.
- S’ils pâturent les parcelles avec les refus de l’automne, les animaux peuvent être 100% en pâture. Dans ce cas faire manger en priorité les parcelles où il y a le plus de refus de l’automne. Cela assura la transition alimentaire.
Allouer les paddocks :
Préparer la sortie à l’herbe, c’est allouer un parcellaire de pâture au printemps à chaque lot. En hiver, il faut que vos parcelles aient eu un temps de repos en moyenne de 90 jours selon les espèces.
Sur le premier tour de pâturage, la croissance des plantes n’est pas à son maximal, il faut que vous ayez un retour prévu sur la première parcelle pâturée de 40 jours. Par exemple, dans un système à 3 jours de présence par paddock, il faut compter 15 paddocks.
Pour cela on compte sur une alimentation 100% herbe, en pleine pousse, 25 à 50 ares/UGB à relativiser selon la production de la prairie.
Le découpage de ces paddocks doit tenir compte de l’accès et l’accès à l’abreuvement.
Le Déprimage ?
Une phase essentielle pour un bon démarrage de la saison !
Le principe du déprimage est une exploitation précoce de l’herbe sous forme pâturée, avant le stade «épi à 10 cm». C’est une pâture de nettoyage en sortie d’hiver. Il remplace le passage de la herse qu’il est trop tard de réaliser pour les prairies entre 0 et 600 m d’altitude. À ce jour, passer la herse enlèvera les jeunes talles qui ont commencé à pousser depuis quelques jours et va faire perdre de la densité à la prairie.
Le déprimage permet :
- de faire consommer l’herbe non pâturée avant l’hiver
- d’économiser sur les stocks de fin d’hiver en sortant tôt au pâturage certaines catégories d’animaux à faibles besoins
- de faire une transition alimentaire quand vous ne pouvez pas mettre du foin à la sortie au pâturage. Les animaux consomment l’herbe sèche de l’hiver avec de l’herbe jeune
- de nourrir le troupeau avec une herbe de très haute qualité. Ce qui pénalisera la très haute qualité de la première coupe de fauche.
L’impact du déprimage sur la prairie :
- favorise le tallage des graminées et augmente la proportion de feuilles. Les tiges seront moins hautes et plus appétantes lors de la pousse suivante
- donne de la lumière aux légumineuses en nettoyant l’herbe âgée
- décale la période de fauche des prairies afin de l’optimiser vers des périodes moins humides
- remplace l’apport d’azote
- pour les parcelles pâturées, il permet de démarrer la rotation de pâturage notamment en pâturage tournant dynamique cela va permettre de synchroniser le parcellaire.
Quelles sont les parcelles à déprimer ?
- toutes les parcelles récoltées en foin et/ou en pâturage qu’il soit continu ou dynamique
- les parcelles de fauche précoce (ensilage ou enrubanné de type ray-grass), mais cela risque de pénaliser votre rendement. La pratique se fera uniquement sur des parcelles qui se sont salies ou qui ont subi une forte gelée.
Quelques points à respecter :
- l’important est de mettre à l’herbe sur une prairie portante
- peu importe la hauteur d’entrée dans la parcelle, privilégiez la sortie des animaux de la parcelle avant qu’ils mangent les gaines des graminées. Cela représente une hauteur entre 4 cm et 8 cm selon les espèces fourragères et animales. Pour cela, il faut adapter la taille des paddocks de manière à ne pas surpâturer si la surface est trop petite : on augmente la superficie du paddock ou on change de paddock plus rapidement. Au contraire, si les paddocks sont trop grands, il y a un risque de refus et de gaspillage
- un déprimage trop tardif, c’est-à-dire juste avant et après les 500°C, impactera négativement le rendement.
Dès l’atteinte du stade 500°C jour, on ne parle plus de déprimage mais d’étêtage.