N°8 - Mai 2023

Pluie et pic de pousse !

Afin de mieux gérer vos prairies, vous pouvez vous appuyer sur les données des cumuls des températures.

Ces préconisations se révèleront d’autant plus efficaces si vous avez pratiqué un bon pâturage d’automne.

Repères d’interventions :

Base 0°C au 1^er janvier : fertilisation

Entre 200°C-250°C                                      -->  apports azotés prairie temporaire

Base 0-18° au 1^er février : pâturage

Entre 250°C et 300°C                                  -->  mise à l’herbe ET apports azotés prairie permanente

A 500°C                                                       -->  fin de déprimage

A 700°C                                                       -->  ensilage

Tableau 1. Correspondance entre les sommes de températures et les stades de pousse des différentes prairies en lien avec leur exploitation

Tableau 2. Les cumuls des températures en Haute-Garonne au 09/05/2023

Le déficit en eau est toujours présent malgré la pluie. Il faut adapter sa conduite de pâturage en s’interdisant de laisser les animaux surpâturer.

La carence en eau a diminué la densification (multiplication des talles au printemps) des prairies.

La gestion du pic de pousse : La rotation sur les parcs de pâturage doit être de 21 jours pour les animaux en production.

En pâturage tournant pour maintenir la productivité des vaches et de l’herbe vous avez 3 solutions :

1. Faucher et non broyer les refus après la sortie des animaux.
    
2. Faucher l’herbe avant l’entrée dans les parcelles des animaux et les animaux pâtureront l’herbe au sol. Cette solution est envisageable uniquement si les animaux changent de parcs tous les jours. Elle diminue la performance animale.
    
3. Enlever de la rotation les parcs qui ont épié et les faucher. Attention il ne faut pas réduire la rotation en dessous de 17 jours.

Ces pratiques peuvent se mettre en œuvre lors d’un pâturage fixe sauf pour la fauche avant l’entrée des animaux.

Tableau 3. Synthèse des sommes de températures en fonction du type de prairies et de
l’altitude

*Pâture : pâturage des  parcelles destinées uniquement la pâture
*Déprimage : pâturage des prairies de fauche

Zones < 300 mètres : Fronton, Cazères et autour de Toulouse et Saint-Félix Lauragais

La pluviométrie va permettre un bonne repousse des près fauchés pour assurer un seconde coupe malgré une pluviométrie déficitaire.

Les prairies permanentes semi tardives ont dépassé le bon stade végétatif pour un foin de qualité d’après les sommes des températures, nous serons sur une fauche de compromis entre qualité et rendement. Pour les prairies permanentes tardives nous avons encore un peu de temps car la réalisation des bonnes fauches se font autour des 1200°C.

Zones de 300 mètres à 600 mètres : Clarac et Boulogne sur Gesse 

La fauche, des prairies temporaires et permanentes précoces doit être finie. Ces prairies après épiaison ont perdu leur valeur alimentaire.

 Pour les prairies permanentes fertiles et semi précoces, les sommes de température nous indiquent que nous sommes en ce moment sur  un compromis rendement/valeur jusqu’au 1100°C pour réaliser du bon foin. Or la pluie ne nous le permet pas.

Attention afin de réussir un foin en 4 jours, il faut faucher au moins à 7cm de haut et après 11h du matin en cette période. Dès 16h (le même jour que la fauche) il faut pratiquer un premier fanage, puis organiser le deuxième fanage le lendemain. Ce 2ème fanage permet une nouvelle aération du foin. Grâce à un réducteur de rotation sur la faneuse, le foin sera mis en petits andains. Ainsi vous pourrez faire des andains le le 3ème ou le 4ème jour sur un sol sec et l’herbe ne prendra pas l’humidité du sol.

Zones > 600 mètres : Bagnères de Luchon

La pleine saison de pâturage commence. Il faut prévoir des temps de retour sur les prairies de pâture de 21 jours. Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, il faut se préparer aux 1ères fauches qui auront lieux plus tôt cette année au regard des sommes des températures.

Attention nous avons dépassé pour les « prairies permanentes précoces » l’optimum de fauche. Si ces dernières viennent d’être déprimées alors ce sont les animaux qui ont pris la meilleure qualité nutritive de l’herbe. Si elles n’ont subi aucune pratique alors la qualité est perdue !

Pour mettre tous les atouts de votre côté consulter nos fiches « optimiser son chantier d’ensilage ou d’enrubannage » et « les conservateurs ».

Consultez le tableau complet de la pluviométrie.

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> Lire la fiche expert fourrages

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