N°6 - Avril 2023

Intensifier le pâturage et se préparer pour les foins !

Afin de mieux gérer vos prairies, vous pouvez vous appuyer sur les données des cumuls des températures.

Ces préconisations se révèleront d’autant plus efficaces si vous avez pratiqué un bon pâturage d’automne.

Repères d’interventions :

Base 0°C au 1^er janvier : fertilisation

Entre 200°C-250°C                                      -->  à apports azotés prairie temporaire

Base 0-18° au 1^er février : Pâturage

Entre 250°C et 300°C                                  -->  à mise à l’herbe ET apports azotés prairie permanente

A 500°C                                                       -->  à fin de déprimage

A 700°C                                                       -->  à ensilage

Tableau 1. Correspondance entre les sommes de températures et les stades de pousse des différentes prairies en lien avec leur exploitation

Tableau 2. Les cumuls des températures en Haute-Garonne au 23/04/2023

Le déficit en eau est toujours présent et de plus en plus important malgré la pluie. Il faut adapter sa conduite de pâturage en s’interdisant de laisser les animaux surpâturer.

Dernière semaine pour envisager des semis et sursemis des prairies de printemps.

C’est la période du pâturage soutenu pour tous ceux qui ont mis un système pâturage tournant dynamique, la rotation doit être maximum de 21 jours sur les prairies précoces, pour stimuler l’herbe et obtenir une repousse très rapide. Sur le même parcellaire vous pourrez ainsi faire 2 rotations avant l’été. Les autres, prévoyez un temps de séjour sur la prairie inférieur à 5 jours pour profiter quand même d’une meilleure repousse. Vous pourrez ainsi, refaire un tour avant les fortes chaleurs.

Tableau 3. Synthèse des sommes de températures en fonction du type de prairies et de
l’altitude

*Pâture : pâturage des  parcelles destinées uniquement la pâture

*Déprimage : pâturage des prairies de fauche

Zones < 300 mètres : Fronton, Cazères et autour de Toulouse et Saint-Félix Lauragais

Le manque d’eau empêche une bonne reprise en végétation des prairies malgré de bonnes pratiques de pâturage. La situation pour certains secteurs est critique notamment sur des prairies où il y a peu de matière organique dans le sol et qui sont sous-alimentées en compost ou autres apports organiques. Le ph est très important, il doit être sur une prairie de 6,4.

Les fauches des prairies précoces sont terminées. Dès que le soleil revient, Il faudra commencer les coupes de foin des prairies intermédiaires car nous aurons atteint les 850°C.Ce cumul de températures est l’optimum sur ce type de prairies pour faire du bon foin.

Zones de 300 mètres à 600 mètres : Clarac et Boulogne sur Gesse 

Profiter au maximum du pâturage. Attendre le retour du soleil pour terminer les ensilages et enrubannages qui n’ont pas pu se faire la semaine dernière. Pour ceux, qui ont réussi et terminé les fourrages fermentés sur les prairies précoces, il faudra penser à organiser les chantiers de foin sur les prairies intermédiaires.

Zones > 600 mètres : Bagnères de Luchon

La pleine saison de pâturage commence. Il faut prévoir des temps de retour sur les prairies de pâture de 21 jours. En attendant le retour du soleil, il faut effectuer les travaux d’épandage des fumiers et de la chaux qui sont possibles de réaliser. Il y a l’humidité nécessaire pour que le fumier se décompose bien.

Les bons stades ! avant épiaison pour les graminées ou bourgeonnement pour les légumineuses

Par exemple :

- Un méteil riche 15 à 18 MAT, cellulose brute 250 et entre 5T et 7 T de MS

à Faucher au moment où la graminée est au stade fin gonflement.

- Un méteil équilibré Mat 14, cellulose brute 280 et entre 8T à 10 T de MS

à Faucher au stade floraison de la graminée.

Attendre le soleil : La prairie doit prendre 2 jours d’ensoleillement avant d’être fauchée. Au minimum 1 jour.

Le taux de sucre : la mesure du pourcentage de saccharose dans la sève permet de faucher la plante quand cette dernière est à l’optimum de l’équilibre entre sucre et azote.

L’interprétation du tableau 4 permet de déclencher la fauche

Tableau 4 : valeur des BRIX selon les espèces

Connaître le taux de sucre permet deux avantages

--> Plus le taux de sucre est élevé et plus le rumen fonctionnera à l’optimum donc une meilleure performance animale

--> Plus le taux de sucre est élevé et plus l’acidification des fourrages se fera rapidement donc vous aurez une meilleure conservation.

• Bien organiser la fauche : voies humides et sèches
  • couper entre 7 cm et 10 cm de hauteur selon les espèces
  • faucher après la rosée entre 10h et 16h
  • faner une première fois le jour même de la fauche
  • 2^ème fanage avec un réducteur afin de faire des petits andains avec le faneur
• Pas de coupes directes.
• Bien tasser le silo, organiser une fermeture rapide et hermétique.
• L’emploi d’un conservateur est obligatoire. La bonne conservation d'un ensilage repose sur une acidification rapide du tas d'herbe par les bactéries lactiques qui se nourrissent des sucres présents dans le fourrage.

 Choisir des conservateurs à base de bactéries et d’enzymes.

Pour mettre tous les atouts de votre côté consulter nos fiches « optimiser son chantier d’ensilage ou d’enrubannage » et « les conservateurs ».

Consultez le tableau complet de la pluviométrie.

Découvrez notre accompagnement expert fourrage pour améliorer votre système fourrager et le rendre plus résilient.

> Lire la fiche conseil expert fourrages